Les Bois

Préparation : Les bois que j’utilise ont été séchés plusieurs années en plusieurs étapes depuis le refend de la bûche jusqu’à l’ébauche et au tournage final.

Le buis français :
Bois à grain extrêmement fin, le plus dense des bois européens, le buis été utilisée de tout temps en tournerie et pour la facture des instruments à vent.
Ce bois ne fend pratiquement jamais, mais se déforme facilement.
Il doit donc faire l’objet d’un séchage long et méticuleux et doit être huilé pour résister aux variations d’humidité.
Mon stock de buis a plus de 10 ans d'âge.
Le buis peut être teinté à la demande avec des teintures non allergènes.

 

L’ébène :
Bois africain connu dès le moyen âge, mais utilisé plus couramment à l’époque baroque, il sera un des bois principaux de la facture des XIX et XXe siècle. Très dense, il permet un poli parfait de la perce.
Il se déforme peu, mais peut se fendre s’il est soumis à des changements brutaux de température et d’hygrométrie.
Il sèche très lentement et doit être gardé plus de 10 ans une fois pré-percé et pré-tourné.
Mon stock d’ébène, racheté à d’anciens fabricants de la couture Boussey, a plus de 50 ans d’âge.

Le grenadille ou grenadyl ou cocuswood :
Cette essence, aujourd’hui en voie de disparition, fut largement utilisée pour la production des flûtes romantiques à la fin du XIX et au début du XX siècle.
J’utilise un petit stock de ce bois, racheté à une ancienne fabrique dans l’Eure, je le réserve aux restaurations et à des commandes particulières.

Le palissandre :
Bois exotique d’une belle couleur brun veiné, il est un peu moins dense que l’ébène. La grande dimension des grumes facilite la mise en œuvre et permet un débit et un tournage industriel à moindre coût. Ce bois, peu fendif et stable s’adapte bien à la fabrication d’instruments d’étude.

Influence du bois sur la sonorité :
Bien que l’influence du matériau soit négligeable au regard des autres paramètres acoustiques de la flûte, on pourrait dire que le buis apporte une nuance plus chaude et poétique alors que l’ébène serait plus froid et pénétrant. Le grenadille ressemble à l’ébène avec un son, peut être, plus lumineux. Le palissandre, avec sa surface satinée, donne un son chaud mais moins puissant.

 

Les métaux

L’argent :
Les clés des instruments de qualité étaient généralement en argent, c’est un métal précieux, mais peu rigide, je réserve donc son usage aux clés courtes, préférant le bronze argenté pour les clés longues et fines.

Le maillechort :
Alliage de la famille des laitons dont l’aspect rappelle celui de l’argent. Moins précieux et plus sensible à la corrosion on apprécie ce métal pour sa solidité.

 

Les matériaux de bagues

L’ivoirine :
En renfort des mortaises. Pour les bagues fines, j’utilise une imitation d’ivoire très solide en acétate de cellulose. Pour les bagues plus massives et les capuchons, c’est un beau matériau de synthèse à base de polyester.

L’ivoire :
Un matériau rare et précieux, je le réserve pour des commandes spéciales et pour la restauration des intruments originaux.

 

Photos Marianne Bliman