« Hier c’était une journée bénie où j’ai eu l’impression de vivre le meilleur : concert avec le groupe vocal de Conflans. Ils étaient tellement présents, investis, avec tellement d’amour et de complicité entre eux. Quel beau concert! Je me suis sentie réalisée dans tout ce que j’attends de ma transmission du chant. »
Claire Soubeyran a baigné dans la musique et le chant dès l’enfance.
Ses parents étaient musiciens et mélomanes et son père aimait beaucoup chanter, notamment à l’occasion des réunions familiales : le chant était une véritable tradition chez les Soubeyran et on se mettait volontiers à chanter quand on se retrouvait. Un des oncles de Claire, François Soubeyran, faisait d’ailleurs partie du quatuor vocal Les frères Jacques.
Sensible à la sonorité et au timbre des instruments qu’elle fabriquait dans le cadre de son travail de facture, Claire s’intéressait aussi tout naturellement à la voix, autre source de recherche de l’harmonie. Aussi, en parallèle avec son métier, Claire commença à étudier le chant.
C’est ainsi que dans les années 80, elle commença à se former en étudiant le chant baroque avec la cantatrice et professeur de chant Jacqueline Bonnardot.
Puis, de 1995 à 2000 environ, Claire se forma en technique vocale au répertoire baroque, médiéval et populaire avec Elisabeth Demangeon.
Des répertoires baroque et médiéval, son parcours de chanteuse l’amena ensuite aux chants polyphoniques de tradition orale qui allaient devenir sa passion profonde :
« Ce sont des chants de la vie, issus de cultures où chanter est aussi naturel que respirer manger et boire. Ils nous ramènent aussi chez nous, dans un temps où ils accompagnaient tous les événements de la vie quotidienne : chants de noces, chants de travail, berceuses, rituels religieux et profanes... Ce sont des chants du partage et de la présence. »
Claire étudia les chants polyphoniques de différents pays avec plusieurs spécialistes, notamment les chants de Géorgie avec Nato Zumbazé, les chants d’Ukraine avec Oléna Chevchok et les chants de Russie avec Olga Kane, sans oublier les chants d’Italie avec l’ethnomusicologue Giovanna Marini avec laquelle Claire allait se former, chanter et partager sa passion pour les chants italiens jusqu’à son décès.
Giovanna Marini, chercheuse et enseignante en ethnomusicologie à la Scuola Popolare di Musica di Testaccio de Rome, donna aussi des cours à l’Université Paris VIII – Saint Denis de 1991 à 2000. C’est là que, en 1993, Claire commença à étudier avec elle les chants italiens polyphoniques de tradition orale à l’occasion d’un cours qui avait lieu une fois par mois pendant le week-end. Chaque année, elle se joignait aussi aux voyages d’étude organisés par Giovanna pour aller écouter et transcrire les chants de tradition orale dans une région d’Italie, lors des fêtes religieuses et profanes.
Tout en continuant d’approfondir ses connaissances et sa pratique du chant et des répertoires de tradition orale de différents pays, Claire commença à animer elle-même des stages de chants polyphoniques en France, en Belgique et en Suisse, souvent en collaboration avec d’autres formateurs.
Plus tard, Claire se forma aussi à la pédagogie de la voix et, en complément des techniques de chant, elle s’initia aux techniques du clown avec Mathieu K’Danet et Françoise Simon. Quelques années plus tard, elle allait combiner ce nouveau mode d’expression au chant à l’occasion de stages organisés avec la compagnie À vol d’Oiseau.
Puis, l’occasion s’étant présentée, Claire prit aussi la direction d’une chorale à Conflans-Sainte-Honorine où elle transmettait aux participants sa passion pour les chants polyphoniques.
Avec le temps, tout en poursuivant son métier de facture et de rénovation de flûtes traversières, sa passion pour le chant prenait de plus en plus d’importance dans sa vie.